HARCELEMENT MORAL : CONSEILS DU COACH POUR LES VICTIMES
Sur France Info, en 5 mn on ne peut pas tout dire, donc je complète ici avec d’autres conseils.
Merci à Philippe Duport, journaliste, de m’avoir invitée dans sa chronique sur le monde du travail où des experts répondent en direct aux questions des auditeurs.
La question de l’auditeur de France Info :
« Mon supérieur m’appelle le soir, en dehors des heures de bureau. Il m’envoie des emails le week-end. Il me met la pression et me fait des remarques désobligeantes devant tout le monde. J’en souffre et je me demande si je ne pourrais pas l’attaquer pour harcèlement moral. »
La réponse de l'avocat :
« Si nous reprenons la définition légale du harcèlement moral, telle que visée à l'article L1152-1 du Code du travail, la loi prévoit qu'"aucun salarié ne doit subir les agissements répétés de harcèlement moral qui ont pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de travail susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel".
Il découle de cette définition que n'importe quel fait, qui se déroule dans le cadre du travail ou en périphérie directe de la relation de travail, et qui entraine une dégradation des conditions de travail peut être, a priori, constitutif de harcèlement moral, à condition qu'il soit répété (ce qui exclu les faits uniques et isolés).
Peu importe l'intention de l'employeur, ce qui est considéré par le juge ce sont les conséquences pour le salarié (conditions de travail, état de santé,...).
Il a d'ores et déjà été jugé en jurisprudence que le fait de faire des remarques désobligeantes, devant des collègues ou devant des clients de l'entreprise, peut être un des éléments constitutifs du harcèlement moral (sous réserve des conditions rappelées précédemment, de répétition notamment). Il en est de même lorsque l'employeur affiche régulièrement son mépris pour un salarié et refuse tout dialogue avec lui. La jurisprudence estime que ce comportement dénote un manque de loyauté qui, s'il entraine une dégradation des conditions de travail, peut être un élément constitutif de harcèlement moral.
En tout état de cause, ces remarques désobligeantes, cumulées à une pression systématique, les appels en dehors des heures de travail, ... sont à apprécier dans le cadre de l'ensemble des faits subis par le salarié.
Il peut également être important de connaitre les répercussions médicales de ces faits : si le salarié a du être arrêté ou placé en inaptitude, ... il sera d'autant plus aisé de démontrer que c'est l'attitude de l'employeur qui est à l'origine de la dégradation des conditions de travail et de santé du salarié et, partant, de démontrer l'existence des faits de harcèlement moral.
Dans ces hypothèses, il est important que le salarié consigne scrupuleusement par écrit l'ensemble des faits qu'il subit et les situations qui génèrent stress et angoisse afin de pouvoir argumenter sa demande devant le juge. »
Ma réponse de coach
Il ya plusieurs cas de figure et divers critères à prendre en considération pour bien cerner le problème et trouver la solution adaptée, avant de se lancer bille en tête dans un combat juridique.
Tout d’abord, si la jurisprudence ne tient pas compte du critère subjectif qu’est l’intention de nuire, moi en tant que coach j’en tiens compte.
Il y a en effet divers types de harceleurs et, selon leur profil, la stratégie à adopter pour vous en sortir sera différente.
Les profils :
1- Le manager mal organisé : il stresse et il vous stresse, face à lui c’est encore possible de négocier en ayant une conversation franche et sincère. Mais attention à ménager sa susceptibilité, il pourrait mal le prendre.
2- Le harceleur pervers qui a décidé sciemment de vous détruire : face à lui / elle, vous avez peu de chances. C’est un manipulateur et, comble du comble, il arrive à se faire souvent passer pour la victime. Il retourne la situation à son avantage et obtient des soutiens contre vous.
3- Le management immoral : votre supérieur hiérarchique pratique un management par la terreur qui met les gens sous pression en espérant les rendre plus compétitifs, ou bien il veut vous pousser à partir sans vous payer vos indemnités de licenciement.
Dans ces deux derniers cas, tout dépend alors si l’entreprise soutient le harceleur, voire si elle lui a donné des ordres pour pratiquer ce type de management et ces méthodes peu recommandables qui sont de plus en plus à la mode. Paradoxalement, l’entreprise se range souvent du côté du harceleur et ne soutient pas la victime.
Les nouvelles dispositions légales pourraient changer tout cela, mais rien ne garantit que les entreprises les respectent (voir mes posts précédents sur la nouvelle loi).
Un combat juridique est long et son issue demeure incertaine, vous en avez au minimum entre 3 et 5 ans de procédures. Or, mieux vaut une bonne transaction qu’un mauvais procès. Et parfois la fuite est préférable à un combat où l’on part perdant.
Cependant il ne faut JAMAIS démissionner, afin de ne pas se retrouver au chômage et sans indemnités.
Si l’entreprise (Direction, ressources humaines) soutient votre supérieur hiérarchique comme cela se passe dans la plupart des entreprises (voir aussi mes posts précédents), vous n’obtiendrez pas gain de cause facilement : ni en essayant de faire reconnaître vos droits, ni en attaquant d’emblée en Justice. Ce sera même quasiment impossible.
Il vous faudra trouver une autre issue.
Lisez le témoignage que j’ai reçu récemment de la part de Monique, infirmière dans une clinique privée. Elle s’est certes bien entourée, mais pas assez tôt pour avoir encore les forces de trouver un autre travail. Elle était déjà détruite.
Monique a cru que le bon droit serait respecté. Elle a eu confiance en son employeur. Or c’est justement l’erreur que les victimes ne doivent pas commettre : en cas de HM, n’attendez rien de votre entreprise !
Je précise que Monique n’est pas ma cliente. Son témoignage démontre que le combat juridique seul n’est pas une solution.
Le témoignage de Monique :
« J'ai subi un harcèlement moral à mon travail dans un premier temps par une collègue.
J'en ai parlé à ma direction.... Qui a pris la relève... eux aussi, ils m’ont harcelée avec elle…
Résultat : je viens d'être déclarée en invalidité catégorie 2. J'ai 51 ans.
J'ai consulté un avocat pour mette mon affaire aux Prud'hommes et il m'a laissée tomber ... J'en ai consulté un autre qui m'a rétorqué que je n'avais pas les moyens de me battre contre mon puissant employeur...
Cependant il m'a demandé de régler 600 Euros.
Je me suis défendue seule aux Prud'hommes… J'ai été déboutée...
J'ai fait appel... Et après avoir consulté deux avocats, j'ai enfin trouvé celui qui va me défendre en appel...
Heureusement que j'avais ma famille, mes amis, mes médecins (généraliste et psychiatre) auprès de moi, car je ne serai plus là…
Je suis détruite... Et la loi ....les textes...
Les suicides continuent chez France Télécom… Qui s'en soucie ??
J'en arrive à dire que les gens harcelés sont des parasites... Nous sommes mis de côté....
Depuis 2008, j'attends que mon appel passe en jugement ...
Et ensuite je verrai ...
Je ne pouvais pas changer de boulot car j'étais très mal, très très mal....
En état de choc émotionnel!
Facile à dire, de changer de boulot…
Pourtant, cela aurait été possible... Car je suis infirmière…
Il fallait que je me reconstruise... J'avais trente années de carrière derrière moi... Vous croyez que l'on peut tourner la page???
J'étais bien dans ma vie... J'abordais ma fin de carrière paisiblement… Mon mari allait être en retraite... J'avais un état d'esprit trop cool… J'étais sur un petit nuage de bien-être... lorsque cette histoire m'est tombée dessus… »
Ce que le témoignage de Monique nous démontre :
Se préserver et prendre la fuite est souvent l’unique issue. Quand le harcèlement ne vous a pas encore détruit, vous pouvez chercher un autre travail. Surtout si un coach vous aide, vous soutient et vous oriente.
L’apport d’un coach spécialisé en traitement du harcèlement moral est important. Il ne faut pas se réveiller trop tard ni espérer que la Justice vous rendra Justice pendant que vous restez dans la même situation.
Le rôle de la Justice n’est pas d’être une thérapie réparatrice pour les victimes… surtout qu'il y en a au moins pour 5 ans avant que ça se débloque étant donnée la longueur des procédures judiciaires (tribunaux encombrés, multiples recours de l'employeur qui ira d'appel en cassation etc.).
Au premier signe de harcèlement moral, il faut vite savoir s’entourer afin d’éviter la destruction totale. Faire appel seulement à un avocat n’est pas suffisant. L’avocat vous donnera les réponses juridiques et uniquement celles-là. C’est normal, c’est son travail.
Le coach spécialisé pourra vous donner les réponses sur l’emploi et sur votre avenir professionnel. Vous affronterez la situation de harcèlement moral en restant dans le bien-être, ce qui vous donnera des forces pour réagir et vous reconstruire.
Que faire si vous êtes harcelé-e ?
Comment sortir vainqueur de cette épreuve terrible qu’est la « psycho-terreur » au travail ?
C’est difficile d’y arriver seul et vite, parce que le harcèlement vous a fragilisé. Vous avez donc besoin d’un allié, votre coach.
Votre ou vos harceleurs, eux, ne sont pas seuls. Surtout si la hiérarchie ferme les yeux, voire les soutient officieusement, ce qui est le cas le plus fréquent jusqu’à présent…
Avec un coaching spécialisé, vous pourrez en 7 étapes :
1- Sortir de la situation de harcèlement en gagnant du temps et de l’argent, tout en préservant votre avenir professionnel.
2- Retirer à votre harceleur son pouvoir de nuisance afin de restaurer votre dignité, votre self-estime et votre confiance en soi.
3- Trouver des forces nouvelles en vous-même pour avancer et vaincre l’adversité.
4- Retrouver le goût de vivre et l’enthousiasme pour entreprendre et pour aimer.
5- Bâtir de vraies solutions professionnelles pour construire votre vie future.
6- Résoudre la situation de harcèlement pour rester dans l’entreprise ou trouver un autre emploi très vite si la situation est vraiment bloquée (évaluation et perspectives).
7- Trouver les solutions financières de réparation (si vous êtes fort, vous pouvez faire pression sur l'employeur qui fuit ses responsabilités et l'obliger à une transaction financière pour vous indemniser, avant votre départ vers un autre job).
Je vous aide aussi :
- A définir les possibilités stratégiques qui se présentent pour vous défendre pendant la période de harcèlement (rester, partir, attaquer, contre-attaquer, contre-manipuler, chercher du travail ailleurs, attendre en préparant votre sortie, etc. …).
- A évaluer les risques et les succès de chaque possibilité de défense stratégique qui s’offre à vous en fonction de votre environnement de travail et des forces en présence, de façon adaptée à chaque situation : harcèlement pervers ou managérial, harceleur soutenu ou non par l’entreprise, loi sur le harcèlement appliquée ou non, possibilité de médiation, conflits non traités par l’entreprise, difficultés pour obtenir des témoignages, etc. …
- A préparer et mettre en place le plus tôt possible les bonnes stratégies orientées vers l’avenir pour votre reconstruction et votre réussite professionnelle.
- A optimiser votre efficacité juridique en travaillant en binôme avec votre avocat, en choisissant les options avec lui et vous, en vous préparant aux audiences comme un coach sportif et en venant avec vous au Tribunal le Jour J.
On a voulu vous casser ? Ne vous découragez pas ! Devenez à nouveau un vainqueur qui réussit. Croyez en votre victoire : avec votre coach, la victoire est possible.
Ne restez plus isolé-e, contactez-moi ! Evitez-vous des années de souffrance inutile.
Parlons-en ensemble.
Je vous accompagne jusqu’au au bout du tunnel, là où se trouve la lumière.
Et pour finir, lisez le témoignage que m'envoie aujourd'hui mon amie Béatrice, dirigeante d’une boutique de prêt-porter dans un grand magasin de Lille, à qui j'avais donné quelques conseils amicaux pour qu'elle bouge.
Voici ce qu'elle m'a répondu tout à l'heure quand je lui ai annoncé par mail que je passais à la radio sur France Info et que j'organisais le 14 octobre un petit-déjeuner débat sur le harcèlement moral (voir le lien ci-dessous).
Le témoignage de Béatrice
« Je viens d’être élue déléguée syndicale CFDT, après 12 ans de harcèlement et de souffrances à mon travail.
La boutique de mode dont je suis responsable est revenue à la vie. Les responsables de mon entreprise n'en finissent pas d'éloges et ils s’aperçoivent de l'erreur commise !
En fait, mon ancienne collègue depuis 12 ans allait pleurer dans les bras de tous les chefs de rayons qui se sont succédés et des dossiers mensongers et calomniateurs se sont accumulés contre moi tout au long de ces années passées.
Tout cela m'aurait sauté à la gorge si je les avais attaqués. C'est pourquoi je ne suis pas allée dans ce sens.
Maintenant, mon travail et mes résultats, ainsi que la chute du chiffre d’affaires des concurrents, prouvent que toutes ces accusations contre moi étaient fausses et mensongères !!!!
Mon pardon a touché une petite collègue qui avait témoigné contre moi en se laisssant impressionner par la pression générale à mon encontre. Elle m’a dit qu'elle s'était sentie comme Pierre dans le film "La passion de Jésus" lorsqu'il a trahi Jésus...
Je suis à présent très heureuse à mon travail, c'est un magasin FORMIDABLE avec une direction très familiale et respectueuse. Nous aurons l'occasion de partager tout cela. »
Un témoignage qui donne de l’espoir…
A bientôt,
Sophie Soria-Glo
coachingethique@gmail.com
Plus d'infos ? une question ? Contactez-moi par mail ou exprimez-vous sur ce blog !
Et inscrivez-vous au petit-dejeuner débat sur le harcèlement moral que j'organise le 14 octobre, avec mon association : http://isthme-recherches.blogspot.com/
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