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samedi 8 janvier 2011

Harcèlement moral : des nouvelles des Etats-Unis

Fin 2010, un sondage express de l’association américaine WBI (Workplace Bullying Institute) a posé aux Internautes fréquentant son site la question suivante et a obtenu les résultats ci-dessous.


Depuis que vous avez été victime de harcèlement moral au travail, votre relation avec votre conjoint (qui est la première source de soutien émotionnel) a été :

- Très tendue, nous avons vécu plus de conflits et de stress à cause de cela (62%)


- Renforcée, nous sommes plus proches et mieux connectés (17%°).


- Dissoute, nous sommes : devenus comme des étrangers l’un pour l’autre / nous sommes séparés / nous avons divorcé (14%).


- Je ne sais pas si ma relation de couple a été affectée par le harcèlement moral que j’ai subi au travail (4%).


- Aucun effet, le harcèlement moral n’a eu aucun impact (3%).

Aux Etats-Unis, l’association WBI (

Workplace Bullying Institute) a été fondée par un couple de psychiatres.



Elle propose des conseils, de la formation, du coaching et de la médiation aux victimes de harcèlement moral, aux entreprises souhaitant lutter contre ce fléau, ainsi qu’aux organisations syndicales et aux représentants du personnel.



Le

WBI a servi de modèle pour la création de notre modeste et débutante association ISTHME-Recherches, qui s’est inspirée du discours à dominante économique du WBI sur le harcèlement moral.


Les arguments du WBI pour mettre fin au harcèlement moral sont en effet d’ordre économique. Selon le WBI, les harceleurs coûtent trop cher à l’entreprise pour qu’on les garde (« Bullies are too expensive to keep »).
En effet, le harceleur (« bully » en Anglais, pluriel « bullies ») ne se contente pas de martyriser sa victime sur le plan psychologique, il sabote aussi le travail de celle-ci. Ainsi, par ce sabotage professionnel délibéré, le « bully » fait perdre de l’argent à l’entreprise.

De plus, le « bully » provoque du turn over par démission de ses victimes qui craquent, ainsi que des procès de victimes mécontentes et il fait dépenser de l’argent à son employeur en frais d’avocats. C’est donc lui le nuisible qu’il faut licencier.



Il n’y a aucune raison financière pour que l’entreprise prenne le parti des « bullies » et qu’elle sanctionne les victimes pour avoir osé les dénoncer, comme c’est malheureusement le cas dans les entreprises américaines autant que françaises à l’heure actuelle.


Le WBI possède également une action de lobbying contre le harcèlement moral.


Depuis 2003, le WBI s’est mobilisé pour faire voter aux Etats-Unis une loi contre le harcèlement moral où, contrairement à la France, celui-ci n’est pas réprimé.


Cette loi, appelée « Healthy Workplace Bill » a été votée dans 18 Etats, dont les Etats de New York et de l’Illinois en 2010. Le WBI s’appuie sur un réseau de bénévoles dans 32 Etats pour appuyer son action de lobbying, afin que le « Healthy Workplace Bill » soit voté dans tous les Etats des USA.


Contrairement au WBI, notre association ISTHME-Recherches ne se mobilise pas pour faire changer les lois, mais pour que l'accord national sur le harcèlement de mars 2010 soit appliqué selon les directives du Ministère du Travail, datant de fin juillet 2010 dernier.


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