lundi 10 janvier 2011

Le coaching des "cibles" de harcèlement moral créée la polémique sur Viadeo

Suite à mon article sur le coaching des « cibles » de harcèlement moral (voir mon post précédent) que j’ai également posté sur divers hubs de Viadeo, une étudiante en psychologie du travail qui utilise la méthode de « l’explication naïve » m’a posé les questions suivantes auxquelles j’ai répondu en détail.

Précisons que « l’explication naïve » est une méthode où l’expert fait semblant d’être monsieur-tout-le- monde.


Exemple : « L'explication naïve, c'est-à-dire l'explication fournie par le non-spécialiste, " monsieur tout le monde ", est un aspect important de l'étude et de la prévention des accidents. Comprendre ce qui s'est passé pour prévoir ce qui pourrait se passer à l'avenir, apparaît à la personne ordinaire, comme au spécialiste, comme une nécessité. Un certain nombre de biais défensifs et d'illusions nuisent cependant très souvent à l'efficacité de cette recherche causale et à celle des campagnes de prévention » explique le texte de présentation du livre Explication naïve de l'accident et prévention (Paris, PUF, 2000) de Dongo Rémi Kouabenan, sur le site de l’Université de Genève. Dongo Rémi Kouabenan est maître de conférences au département de psychologie à l'Université Pierre Mendès-France -Grenoble Il.

Voici donc mon échange avec Marguerite W.

LES QUESTIONS "NAIVES" DE MARGUERITE W. SUR VIADEO SUITE A MON POST SUR LE COACHING DES "CIBLES" DE HARCELEMENT MORAL

Bonjour,

Le procès est souvent considéré comme une reconstruction. L'aide aux victimes est une nécessité, quelque soit le moyen pourvu qu'il soit efficace, à mon avis. Et toute démarche qui va dans ce sens doit être pris en considération.

C'est pourquoi, j'ai quelques questions:


- en quoi, consiste votre coaching?
- qui règle : la victime ou l'employeur?
- quelles bases/études vous permettent d'affirmer "le coaching des personnes ciblées par du harcèlement moral en entreprise coûte 10 fois moins cher qu'un avocat et se révèle 100 fois plus efficace que toutes les procédures judiciaires. "

Je vous remercie pour le temps que vous consacrerez à me répondre.

Cordialement,
Marguerite W.
Master 2 psychologie du travail-gestion des organisations
Metz, France
Dimanche 9 janvier 2011


MA REPONSE SUR VIADEO


Chère Marguerite,

Je vous remercie de vos questions qui sont comme toujours pertinentes, ainsi que de votre soutien à mon initiative.

Je vous réponds donc point par point.

Depuis des années, je constate que les victimes de harcèlement moral qui décident d'ester en Justice sont complètement détruites par des procédures judiciaires interminables où, à l'arrivée, leur souffrance n'est pas reconnue.

J'ai reçu des dizaines de témoignages en ce sens à travers mes divers événements associatifs, ainsi que sur Viadeo et Facebook où je suis contactée quotidiennement par des salariés au bout du rouleau qui ont déjà fait le mauvais choix : se lancer dans une guerre contre leur entreprise avec un avocat.

Comme je le dis dans mon article sur mon blog, il y en au minimum pour 3 à 5 ans de procédures couteuses où il faut aller jusqu'en Cassation.

Pour UN arret de la Cour de Cassation favorable au salarié victime et que l'on voit apparaitre dans les journaux, la majorité des cas restent en stand by, les salariés perdent les procès.

J'avais vu les statistiques de ces procès selon la loi de 2002 contre le harcèlement moral, dans un mémoire de RH dont l'auteur m'avait interviewée par Viadeo l'an, dernier mais je n'ai pas le temps de vous les rechercher ici. C'est je crois de l'ordre de 1 pour 1000... si ma mémoire est bonne.

Donc il n'y a AUNCUNE reconstruction des victimes par la Justice, au contraire la Justice leur fait subir des violences institutionnelles supplémentaires quand elles perdent leur procès.

C'est exactement pareil que dans les cas d'inceste et de pédophilie où, depuis l'affaire Outreau, les enfants victimes sont accusés de mentir. Pareil pour le viol, les violences conjugales etc. Notre société ne sait pas gérer la violence... Le manque de preuves est souvent l'argument massue.

Face à ce contexte où la Justice ferme les yeux, je ne crois pas que se lancer dans un procès pour harcèlement moral soit une bonne solution.

On se fait un ennemi de son entreprise et c'est une guerre à mort qui dure de longues années.

Il faut agir en amont, avec une revalorisation de la "cible" qui refuse d'être une "victime" et de se laisser faire.

Elle doit prendre la décision de se défendre face aux manoeuvres de son agresseur (le harceleur pervers) qui a monté tout un système de destruction systématique contre elle, basé sur des calomnies, de l'isolement, du sabotage professionnel, etc.

J'aide donc la "cible" à démasquer la perversité du harceleur et à déjouer ses manigances.

La "cible" ne peut compter ni sur son DRH, ni sur les syndicats, ni sur l'Inspecteur du Travail, ni sur le médecin du Travail. Elle est complètement isolée. On a vu récemment une médecin du travail se suicider à cause des pressions subies pour ne pas qu'elle aide les victimes, un inspecteur du travail licencié pour la meme raison... Le constat est alarmant.

Les chiffres d'une étude INRS de 2006 le prouvent : l'aide obtenue par les victimes vient en majorité de l'extérieur de l'entreprise (famille 60%, amis 36%, collègues 33% (et c'est du soutien moral seulement), médecin traitant 21%, médecin du travail 8% seulement).

D'autres chiffres - américains - prouvent que, face à un cas de harcèlement moral : 44% des DRH n'ont rien fait, 32% ont aidé la victime, 18% ont empiré la situation pour la victime (Source : association WBI aux USA).

Je peux donc vous affirmer, par expérience, que mon coaching fonctionne très bien à partir du moment où la "cible" a décidé de se battre.

Mais les armes utilisées ne doivent pas etre les memes que celles du harceleur.

La "cible" se bat avec la vérité.

Et la médiation fait partie de ses armes, puisque la loi l'autorise (accord sur le harcèlement du 26 mars 2010) pourquoi s'en priver ?

Donc je n'ai pas besoin des expertises des autres pour faire ce constat global, mon enquête d'ancienne journaliste m'a suffit à comprendre la situation et, grâce à mes compétences de coach certifiée depuis 12 ans, j'ai mis au point cette méthodologie.

Et surtout, ça fait 10 ans que je travaille sur le harcèlement moral, donc j'ai pu voir bien des situations différentes...

Sur le plan pécuniaire, le coaching est réglé par la "cible" elle-même que je reçois en clientèle privée dans mes bureaux du Bd Haussmann (Paris 8è) et que j'aide à mettre en place une stratégie pour remonter la pente. La médiation est réglée par l'entreprise.

Donc au lieu de payer environ 5 000 Euros de frais d'avocat, voire davantage sur plusieurs années, la "cible" de harcèlement moral qui vient me voir ne paye que quelques séances de coaching sur 2 à 3 mois.

En général, elle s'en sort au bout de 5 séances de 2h à 100 Euros (et encore, je fais des tarifs préférentiels en fonction des revenus).

Faites le calcul vous-même : c'est 10 fois moins ! Et ça marche !

Dans le cas où c'est du harcèlement monté de toutes pièces par l'entreprise qui souhaite se séparer du salarié sans payer les indemnités de licenciement, le cas est différent.

Si en effet il est possible de démasquer un manipulateur isolé et de le neutraliser en contre-manipulant par la vérité, on ne peut pas obliger une entreprise à garder quelqu'un qu'elle veut virer.

Là, ce n'est pas la peine de s'obstiner à vouloir rester : j'aide la "cible" à faire une transaction pour partir et seulement dans ce cas je l'oriente vers un avocat pour la transaction financière. Mais cela ne coute pas trop cher à la "cible", ce n'est pas 5 ans de procédure, juste un peu d'honoraires...

J'interviens ensuite en outplacement de la "cible" qui va chercher un autre emploi ou décider de créer son entreprise. Ayant longtemps été journaliste à Rebondir, je connais bien ces sujets où je suis également devenue au fil du temps une spécialiste pour le coaching.

Seul bémol : si la situation est enlisée depuis trop longtemps car la "cible" ne veut pas se battre vu qu'elle espère recevoir de l'amour de la part de son harceleur (syndrome de Stockholm), là je ne peux rien faire. Cela m'est arrivé 1 fois. La "cible" devenue victime doit alors être réorientée vers un psychiatre pour une thérapie (je dis psychiatre parce que c'est remboursé par la Sécu, donc moins cher pour le client qu'un psy qui n'est pas médecin).

Et une histoire vraie avant de conclure : dans un coaching que je suis en train de faire pour aider une femme dirigeante harcelée par un collègue depuis 3 ans, elle a obtenu du résultat positif au bout d'une seule séance. Au bout de 3 séances, son harceleur a été interdit de parole par son chef pendant les réunions où il agressait cette femme.

Grâce à mes conseils, cette dirigeante s'est aperçue qu'il harcelait aussi d'autres femmes dans l'organisation, en catimini et depuis des années et elle a réussi à créer tout un réseau de solidarité féminine contre lui.

L'influence négative du harceleur pervers a été quasi-totalement neutralisée. Tout ce qu'il faisait a été révélé, inversé et s'est retourné contre lui... il est totalement discrédité et la "cible" qui était en voie de discréditation se trouve à présent hautement valorisée par son Directeur.

Je ne vous dirai pas plus en détail comment j'ai fait pour conseiller ma cliente, c'est mon secret de cuisine !

Voila donc ma réponse, chère Marguerite et chers tous, vous les membres de ce hub Viadeo.

Alors si vous avez des amis ou relations qui ont ce genre d'ennuis, n'ayez pas peur de les orienter vers moi.

Vous pouvez également consulter les bonnes recommandations de mes clients sur mon profil Viadeo (mon profil Viadeo est consultable en cliquant sur le lien à droite dans ce blog).

J'ajoute enfin que je connais bien le Droit du Travail puisque j'ai les diplômes correspondants (Maitrise AES à la Sorbonne où j'ai été l'élève du grand professeur de Droit très connu Mr Lyon-Caen). J'ai failli devenir avocate grâce à ses cours. Mais j'avais envie d'écrire donc je suis devenue journaliste économique puis à cause du chômage dans la presse, je me suis formée (en 1998 et pendant 3 ans) pour devenir coach certifiée.

Donc pour 2011, voici une bonne action que vous pouvez faire : m'aider à me rendre utile en m'envoyant vos amis harcelés au travail. Ils ne seront pas mécontents du voyage !

Merci à tous !
Bien cordialement,

Sophie
Prise de rdv par mail : coachingethique@gmail.com
Puis diagnostic téléphonique gratuit (30 mn).



1 commentaire:

Brigitte a dit…

pour avoir vu et combattu le harcèlement moral dans l'entreprise où je bosse, je confirmes que c'est une descente aux enfers que le ou la salarié subit au quotidien face a un harceleur ou des harceleurs il y arrive qu'il soit plusieurs, malheureusement, cette descente aux enfers se fait progressivement mais surement, le harceleur mettant tous les moyens de son coté pour faire tomber sa cible au regard de tous ceux qui sont spectateurs, malheureusement la victime se renferme sur elle même, la plupart du temps elle ne fait pas appel aux différentes instances qui peuvent se trouver dans l'entreprise CHSCT, Syndicats,DP, CE et médecin du travail et pourtant ses instances ont un rôle important à jouer face à cette agression vécue par les victimes. c'est au cœur même de l'entreprise que les dispositions doivent être prises pour qu'aucun salariés ne soient victimes de tels agissements, aujourd'hui l'employeur préfère au lieu de se retrouver devant un tribunal s'il est alerté de la situation affecter la victime dans un autre service, mais le problème n'est pas résolu pour autant car le harceleur recommencera sur une autre personne. Lorsque la victime ose porte plainte c'est un dur combat qu'elle doit mener en plus de se faire soigner, car qui dit tribunaux dit témoins et là les témoins se font rares voir inexistants et la victime se retrouve seule face à une procédure judiciaire qui encore aujourd'hui ne prennent pas les dossiers de harcèlement à la hauteur où ils devraient être, car il s'agit d'un délit et bcps de harceleurs ne sont jamais inquiétés malheureusement, la victime fait face non seulement à une procédure longue mais couteuse sans espoir d'avoir une chance d'être reconnu comme une victime de délit punissable. On parle du coup financier supporté par la victime, mais on oublie le coup financier supporté par la sécu et oui, la victime pour se soigner et sortir de sa stupeur à besoin de consultations chez des spécialistes en dehors des consultations chez son généraliste.