samedi 26 janvier 2008

Colloque sur le harcèlement moral au Sénat hier 25 janvier 2008

Bonjour,
Dans le dossier distribué à cette occasion, j'ai invité les participants et les intervenants du colloque sur le harcèlement moral qui eu lieu hier au Sénat à Paris, sous le patronage de M. Terry Davis, Secrétaire Général du Conseil de l'Europe et avec la collaboration de France Bleu (Radio France) à s'exprimer en utilisant ce blog pour poursuivre les débats.
Le colloque a été une importante réussite, notamment au niveau de la qualité des interventions d'experts, des participants qui sont venus nombreux et aussi au sur le plan des médias puisque nous avions parmi nous des journalistes de France Info, L'Usine Nouvelle et L'Express. France Info a interviewé trois victimes de harcèlement moral (2 au travail, 1 dans la famille), Me Laurent Hincker, président de L'ATELIER EUROPEEN, association organisatrice et le Dr Philippe Rodet, médecin spécialiste du stress et intervenant au colloque. Le colloque a également été annnoncé sur le site de l'ANDRH (Association nationale des directeurs des ressources humaines), dans le quotidien Libération et par l'AFP (Agence France Presse).
Plus encore, Madame le Secrétaire d'Etat à la Solidarité, Valérie Létard, nous a fait savoir, par un message que Madame Joelle Voisin, directrice aux Droits des Femmes et à l'Egalité au Ministère du Travail nous a lu de sa part, que la violence psychologique (harcèlement moral dans la famille) serait bientôt intégrée dans le Code Pénal et que le harcèlement au travail ferait l'objet de davantage d'attention des pouvoirs publics. Notre action a donc déjà eu un effet concret de changement.
L'ATELIER EUROPEEN, association organisatrice du colloque dont le je suis le conseiller, a été invitée, suite à ce colloque (mais pas par le Ministère du Travail), à faire partie des associations consultées officiellement au niveau européen à l'occasion de la future présidence française de la Communauté Européenne. Nous voulons participer à la construction de l'Europe des valeurs et, pour cela, devenir le partenaire des institutions autant que celui des entreprises car rien ne se fera sans un effort commun autour de valeurs communes. Un pays civilisé et démocratique comme la France, qui a été pendant des siècles le fer de lance des Droits de l'Homme et de la culture, ne peut pas se permettre aujourd'hui de perdre son aura en perdant son âme. Il doit retrouver ses sources et ses origines, celles qui ont fait de lui un pays un pays phare de la pensée et de la création artistique, pour pouvoir être et rester un pays leader au sein de l'Europe et du monde sur les plans économique et scientifique. Et cela ne se fera pas sans une démarche au niveau des valeurs, celles qui rassemblent avec bon sens et sans entrer dans la polémique des racines chrétiennes ou pas de l'Europe. Ces sources à faire jaillir à nouveau, ce sont les valeurs.
Les gens qui se moquent de la France au niveau international ont peut-être raison : la France doit stopper ses dérives pour revenir au premier plan mondial le pays leader qu'elle se doit d'être. La France pourra-t-elle être la conscience de l'Europe, au lieu de faire parler d'elle (entre autres...) par les suicides dans ses entreprises, les déboires de ses Airbus, les enfants volés à l'Afrique (affaire "Arche de Zoé"), les arnaques dans l'une de ses banques (récente affaire Société Générale) et la vie amoureuse mouvementée de son Président de la République ? Dans le grand flipper mondial des ennuis actuels de la France, on gagne à chaque fois une "extra ball" d'ennuis en plus par l'expression de dérives supplémentaires qui se révèlent régulièrement au grand jour. Il faut stopper le jeu et réparer les causes aussi bien que les conséquences.
Le rayonnement européen et mondial de la France passera par ses valeurs retrouvées. Il passera aussi, comme vecteur, par ses intellectuels et ses artistes, tel que cela a toujours été dans les périodes fastes du passé. Encore faut-il qu'ils puissent s'exprimer et qu'on les écoute, au lieu d'encourager la culture "trash" qui nivelle par le bas et le simplisme facile, les livres écrits par des "nègres" pour créer de faux événements, les films de télévision ou de cinéma écrits à la chaîne sur des sujets mortifères qui sont censés augmenter l'Audimat ou les bénéfices. La crise de la création artitique française n'est pas une crise de créativité. C'est une crise de civilisation : à qui le pouvoir financier donne-t-il le droit de s'exprimer et de vivre de son art? Toujours aux mêmes et sur les mêmes sujets, des sujets morbides et sans aucune espérance. Pas étonnant que le public en ait marre, qu'il boude les salles de cinéma et n'achète plus de romans. A part quelques rares grands succès commerciaux, la création française est en crise endémique sur le plan économique.
Quelles que soient les origines sociales, raciales, politiques ou religieuses (etc) de celles et ceux qui veulent faire avancer les choses dans notre pays, des valeurs communes peuvent nous réunir dans l'authenticité et l'intégrité. Sans revenir au passé dans une nostalgie de mauvais aloi, mais en réinventant la modernité qui est le melting-pot auquel est confrontée la France aujourd'hui. Chrétiens, Juifs, Musulmans, Bouddhistes, Francs-Maçons, libertaires et altermondialistes, et tous les autres, il est temps de rassembler tous les hommes et femmes de bonne volonté pour qu'enfin les choses changent. Avant de sombrer tous ensemble dans le chaos dont ne sortira aucun ordre, soyez-en certains.
La "politique de civilisation" dont a parlé le président Sarkozy récemment a-t-elle des points communs avec la "civilisation de l'Amour" dont le Pape Jean-Paul II appelait l'avènement pour s'opposer à la "culture de mort" qui menace nos sociétés démocratiques dans la mesure où elle peut les amener à l'auto-destruction ? Ne nous croyons pas immortels, car bien des sociétés et des cultures - l'Egypte des Pharaons, les Incas du Pérou, etc - se sont vues disparaitre brutalement sans que les archéologues d'aujourd'hui ne comprennent vraiment pourquoi. Elles étaient évoluées, raffinées, puissantes. Et aujourd'hui, elles n'existent plus.
Le mal n'est pas rentable, il conduit à la mort et à la destruction. Comment la société va-t-elle choisir la vie ? Voici la question qui se pose. Et les moyens pour s'en sortir sont à inventer par tous. Une société qui par exemple refile ses victimes à leurs persécuteurs - tels les enfants confiés par la Justice à des pères abuseurs dans les cas de divorce reliés au harcèlement moral, comme on l'a vu lors du colloque -, est une société qui encourage la violence. Une telle société ne peut pas continuer à vivre. La violence - qu'elle encourage par sa culture et ses pratiques quotidiennes - enfle, augmente, devient incontrolable et finit par la détruire.
Voici ma contribution pour relancer le débat suite à ce colloque. Quelle est la vôtre ? Exprimez-vous de façon personnelle ou plus théorique comme moi, que vous soyez victime de harcèlement, acteur du terrain ou intellectuel, votre contribution est la bienvenue. Elle sera publiée sur ce blog.
Pour adhérer à L'ATELIER EUROPEEN, association loi de 1907 (statut spécial en Alsace) qui vous permet de contribuer financièrement de façon déductible d'impôts, écrivez-nous par mail à ateliereurope@gmail.com , nous vous enverrons un bulletin d'adhésion. Nous n'avons aucune subvention et nous avons donc besoin de votre soutien. Merci d'avance.
Sophie Soria
Coach certifié
Conseil en communication de L'ATELIER EUROPEEN
Ecrivain et poète sous le nom d'artiste de Soria Soria

1 commentaire:

Unknown a dit…

Bonjour,

Je suis globalement d'accord avec votre texte. Une certaine forme de morale est nécessaire, qui inclut l'exemple de ceux qui nous gouvernent.

Qu'importe si la morale est laïque ou religieuse tant qu'elle vise au respect de l'autre. C'est quand certains utilisent ce terme pour imposer leur vision des choses qu'il convient d'être vigilant.

L'education de nos enfants est tres importante car elle conditionne la société non seulement d'aujourd'hui, mais également celle de demain.

Le fait que nos enfants soit capables d'agresser verbalement, voire physiquement un enseignantparce qu'ils estiment que celui-ci leur a manque de respect en dit long sur les inversions de valeur de notre société. Les personnes de plus de 50 ans savent qu'ils n'en a pas toujours été ainsi.

Les enfants d'aujourd'hui étant les adultes de demain, il n'est pas difficile de deviner qu'une société où les adultes feront passer en priorité leur égo avant le bien-être collectif sera une société encore plus dure à vivre que celle de maintenant.

Pas vraiment un alevin dans le domaine de la lutte contre le harcèlement moral (alain.noury.free.fr), ayant une expérience de terrain (délégué du personnel dans une grosse société), j'ai souvent contaté le décalage entre les bonnes intentions lors de conférences et la réalité du terrain.

Quand une sommité comme Mme M.F Hirigoyen dit à la conférence européenne de Valencia qu'il faut changer les mentalités, on ne peut qu'être d'accord avec elle. Mais, la mise en pratique prendrait plusieurs générations et demanderait une volonté collective collossale pour mettre oeuvre ce programme.

On peut également regretter le manque de volonté de collaboration commune entre les différents acteurs de la lutte contre le harcèlement moral, voire parfois des luttes intestines.

Plus on sera nombreux et coordonnés à travailler dans le même sens et plus l'issue sera rapide.

Alain Noury